Coliving ou Colocation : quelle différence ?
Qu'est-ce que le coliving ?
Né dans les années 2000 aux États-Unis, le coliving est une forme d'habitat où les résidents partagent non seulement un espace de vie, mais aussi des services additionnels pour le confort, le travail ou les loisirs. Cette formule est souvent qualifiée de mélange entre colocation et coworking. Les logements en coliving sont donc en quelque sorte de grands espaces aménagés comme un hôtel où les résidents peuvent interagir dans les espaces communs. On parle ainsi de colocation 2.0 ou même de colocation haut de gamme.
Contrairement à la colocation classique, qui est généralement adoptée par des étudiants ou de jeunes actifs, le coliving attire un public plus varié, incluant des professionnels en déplacement, des nomades numériques, et parfois même des familles ou des seniors.
Qu'est-ce qui différencie coliving et colocation ?
Le coliving et la colocation sont, dans leur esprit, assez similaires puisque tous les deux sont des formules visant à partager un espace pour réaliser des économies. Dans les deux cas, les résidents ont leur espace de vie privatif et partagent des espaces communs, ce qui favorise une vie sociale active et des économies sur certaines dépenses.
Les différences, cependant, sont plus marquées en termes de services et de niveau d'indépendance. Alors qu'en colocation les espaces privatifs se limitent généralement à la chambre, en coliving il est plus fréquent qu'ils incluent aussi la salle de bain voire le coin cuisine.
Le coliving se distingue aussi par son niveau élevé de services intégrés, qui peuvent aller jusqu'à être similaires à ceux d'un hôtel : ménage, repas, gestion des réparations courantes... Les prestations varient selon les offres mais on peut y retrouver des services haut de gamme comme par exemple des vélos à disposition, des espaces de travail, des salles de sport, de musique ou de cinéma, des soirées organisées, une conciergerie, etc.
De plus, les contrats de coliving sont souvent plus flexibles, permettant des séjours de courte durée, ce qui est idéal pour les personnes qui déménagent souvent pour le travail ou qui ne souhaitent pas s'engager sur un bail de longue durée. La colocation, elle, tend à suivre un modèle de bail plus traditionnel, avec des engagements plus longs et moins de services fournis par le bailleur.
Quel cadre légal, quel bail pour le coliving ?
A ce jour aucun régime juridique particulier n’encadre le coliving. Alors que la colocation traditionnelle est régie par la loi de juillet 1989 sur les baux d'habitation, le coliving peut se matérialiser sous différentes formes contractuelles, adaptées à la flexibilité requise par ses résidents. Une chose est sûre cependant, dans la plupart des cas il devra s'agir de contrats individuels car les adeptes du coliving souhaitent une solution flexible pour un séjour généralement court (moins d'un an).
Les bailleurs de coliving utilisent notamment les contrats suivants :
- Contrat saisonnier : pour les séjours n'excédant pas 90 ou 120 jours selon le lieu.
- Bail mobilité : Ce type de bail, de courte durée (1 à 10 mois), est adapté aux besoins temporaires des résidents en coliving, mais il ne peut concerner que certains types de publics (en savoir plus).
- Logement-foyer : Ce format permet d'établir un « contrat de résident » avec une facturation globale, incluant loyer, charges et services, et convient à des résidences offrant des services similaires à ceux d'une résidence hôtelière (article L633-2 du code de la construction et de l’habitation).
- Location meublée classique : Bien que moins courante en coliving, cette option offre une plus grande protection au locataire mais réduit la flexibilité du contrat pour le propriétaire et le locataire.
De plus, certaines configurations de coliving peuvent requérir l'application de la réglementation des ERP (Établissements Recevant du Public) si les espaces communs sont accessibles à des non-résidents, ce qui impose des normes de sécurité et d'accessibilité spécifiques. Les prestations para-hôtelières, comme le ménage et la fourniture de linge, bien que pratiques, sont également régies par des règles fiscales spécifiques, telles que l'application de la TVA.