Passoires thermiques : C'est quoi ?

Les passoires thermiques, aussi appelées passoires énergétiques, sont les logements classés F ou G dans leur diagnostic de performance énergétique. Énergivores, mauvais pour l'environnement et coûteux pour les locataires, ils sont visées par des interdictions progressives de location en France. Leur rénovation permet non seulement d'éviter les restrictions, mais aussi d’améliorer le confort et la valeur du bien, avec des aides financières disponibles pour alléger les coûts. Pour bien orienter les travaux, un audit énergétique professionnel est recommandé.

C'est quoi une passoire thermique ?

Un logement est qualifié de passoire thermique s’il est classé F ou G au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), ce qui indique une consommation énergétique supérieure à 331 kWh/m²/an. Ces logements, généralement anciens et mal isolés, créent d'importantes déperditions de chaleur, ce qui entraîne une consommation énergétique excessive et des factures qui explosent. Pour déterminer si un logement est considéré comme une passoire thermique, il suffit de consulter son DPE, qui évalue l’efficacité énergétique sur une échelle allant de A (très performant) à G (très énergivore).

D’après l’Observatoire nationale de la rénovation énergétique 2023, 1,5 millions de logements, soit 16 % du parc des résidences principales, seraient des passoires thermiques.


En été, les passoires thermiques restent un problème : leur mauvaise isolation laisse entrer la chaleur, rendant le logement difficile à rafraîchir. Les médias parlent ainsi souvent de "bouilloires énergétiques". Cette surchauffe, particulièrement ressentie dans les étages élevés et les zones urbaines, crée un inconfort supplémentaire pour les occupants.

Afin de lutter contre ce phénomène, les passoires thermiques sont de plus en plus réglementées, avec des interdictions de louer qui s'appliquent progressivement.

Le calendrier des interdictions de location

Voici les différentes échéances concernant la loi sur les passoires thermiques :

  • Août 2022 : pour les logements notés F ou G dans le DPE, interdiction d’augmenter le loyer lors du renouvellement d’un bail ou d’un changement de locataire partout en France, y compris la révision légale du loyer. (Loi Climat).
  • Janvier 2023 : Interdiction de louer un logement consommant plus de 450 kWh/m²/an (Décret n° 2021-19)
  • Janvier 2025 : Interdiction de louer un logement noté G au DPE (Loi Climat)
  • Janvier 2028 : Interdiction de louer un logement noté F au DPE (Loi Climat)
  • Janvier 2034 : Interdiction de louer un logement noté E au DPE (Loi Climat)

Propriétaires : Rénover ou vendre ?

Rénover pour une mise en conformité et un meilleur confort

Un logement mieux isolé permet de réduire les factures d'énergie et offre un confort thermique supérieur, avec une température intérieure agréable en toute saison, ce qui permet de louer à un loyer plus élevé. En répondant aux nouvelles normes, les propriétaires évitent les interdictions de louer, leur permettant ainsi de conserver ou d’augmenter leur revenu locatif, tout en valorisant leur patrimoine.

Vendre pour éviter les investissements de rénovation

Pour les propriétaires qui ne souhaitent pas rénover, la vente peut être une alternative. Cependant, bien que certains acheteurs puissent être intéressés par les biens à rénover, vendre un logement classé comme passoire thermique peut poser des problèmes. Les acheteurs sont de plus en plus attentifs à la performance énergétique, et un DPE défavorable impactera le prix de vente. Attirer des acheteurs potentiels devient ainsi plus compliqué pour les logements nécessitant des rénovations. Il est donc essentiel de bien évaluer le marché avant de décider.

Rénovation énergétique : Par où commencer et quelles aides demander ?

Faire un audit énergétique : la première étape indispensable

Avant de se lancer dans les travaux, il est conseillé de faire réaliser un audit énergétique. Cet audit, effectué par un professionnel certifié, permet d’identifier précisément les faiblesses thermiques de votre bien. Chaque logement est unique : les déperditions énergétiques peuvent varier fortement selon la conception, l’année de construction ou la région. Un audit fournit ainsi un bilan détaillé sur les travaux prioritaires, leur coût estimé, ainsi que leur impact sur la performance énergétique. 

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Travaux de rénovation essentiels : les priorités pour un maximum d’impact

  1. Isolation thermique
    • Isolation des combles et de la toiture : jusqu’à 30 % des déperditions thermiques d’un logement se font par le toit. Isoler les combles (perdus ou aménageables) est donc l'un des travaux les plus rentables.
    • Isolation des murs extérieurs : en fonction du bâtiment, elle peut être réalisée par l’intérieur (moins coûteuse) ou l’extérieur (plus performante, mais aussi plus onéreuse). Ce type d’isolation contribue fortement au confort thermique.
    • Isolation des planchers bas : notamment pour les logements situés au-dessus de sous-sols ou garages. L’isolation des sols réduit les pertes par conduction, améliore le confort et permet de réaliser des économies d’énergie.
  2. Remplacement des fenêtres et portes
    • Opter pour des fenêtres à double vitrage (ou triple vitrage dans les régions les plus froides) permet de limiter les pertes de chaleur tout en assurant une bonne isolation acoustique. Les fenêtres anciennes ou mal isolées laissent échapper une grande partie de la chaleur produite dans le logement.
    • L’installation de volets ou stores isolants peut également contribuer à réduire les déperditions thermiques.
  3. Modernisation du système de chauffage
    • Chaudière à haute efficacité énergétique : remplacer une chaudière ancienne par une chaudière gaz à condensation ou une chaudière biomasse permet de consommer moins d’énergie pour le chauffage.
    • Pompes à chaleur (PAC) : adaptées aux climats tempérés, les pompes à chaleur (air-eau ou air-air) puisent les calories de l’air extérieur pour chauffer le logement. Elles sont plus économes et écologiques, surtout si elles sont combinées avec un chauffage au sol.
    • Chauffage solaire thermique : une option de plus en plus populaire, bien qu’elle demande un investissement plus conséquent et une exposition ensoleillée suffisante.
  4. Ventilation performante
    • L’installation d’une ventilation mécanique contrôlée (VMC), simple ou double flux, est cruciale pour maintenir une qualité de l’air optimale. Une VMC double flux présente cependant l'avantage de réduire les déperditions de chaleur causées par le renouvellement de l'air.
    • La ventilation naturelle peut également être optimisée grâce à des grilles d'aération bien placées, mais elle ne garantit pas un niveau d’efficacité aussi performant qu'une VMC.

Aides financières à la rénovation

Pour alléger le coût des travaux, les propriétaires peuvent bénéficier de plusieurs dispositifs:

  • MaPrimeRénov’ : Une aide financière pour tous les propriétaires souhaitant effectuer des travaux de rénovation énergétique, avec des montants ajustés en fonction des revenus du foyer. Depuis le 1er janvier 2024, l’aide est déclinée en trois volets : MaPrimeRénov’(parcours par gestes), MaPrimeRénov’ Parcours accompagné et MaPrimeRénov’ Copropriété.
  • Ma Prime Logement Décent : Une aide financière destinée aux propriétaires occupants ou bailleurs, pour des travaux de rénovation d'un logement indécent ou insalubre.
  • Éco-prêt à taux zéro : Un prêt sans intérêt pour les propriétaires souhaitant financer un bouquet de travaux énergétiques dans leur logement.
  • Certificats d’Économies d’Énergie (CEE) : Un dispositif obligeant les fournisseurs d’énergie à financer des travaux de rénovation énergétique chez les particuliers, sous forme de primes ou de réductions, pour améliorer l’efficacité énergétique des logements.
  • La prime “Coup de pouce chauffage” : Une aide versée par les fournisseurs d’énergie pour encourager le remplacement d’un système de chauffage ancien par un équipement plus performant.
  • Le chèque énergie : Un soutien financier pour les ménages modestes qui peut être utilisable pour financer des travaux de rénovation énergétique.
  • Taux de TVA réduits : Un taux de TVA réduit (5,5 % ou 10 %) pour les travaux de rénovation énergétique, applicable sous certaines conditions.