Le projet de loi de finances 2025, récemment présenté, suscite des inquiétudes chez l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI). En effet, les mesures fiscales envisagées, notamment concernant la location meublée non professionnelle (LMNP), pourraient porter un coup sévère à l’investissement locatif en France. L’UNPI redoute un affaiblissement de l’offre locative dans un contexte déjà tendu, marquant ainsi un tournant délicat pour les propriétaires bailleurs.
Une réforme qui crée la confusion
L’UNPI s’inquiète principalement de la modification fiscale proposée pour l’article 150 VB du Code Général des Impôts. Cette mesure forcerait les propriétaires à intégrer à nouveau les amortissements précédemment déduits dans le calcul de la plus-value, ce qui augmenterait leur imposition lors de la revente. Le problème majeur, selon l’UNPI, est la confusion entre la location meublée de longue durée, destinée aux étudiants, jeunes actifs et salariés en mobilité, et la location touristique, qui répond à des besoins tout autres. Regrouper ces deux types de locations sous le même régime fiscal risque de pénaliser les propriétaires bailleurs qui participent à l’offre de logements.
Un impact négatif sur l’offre locative
Pour l’UNPI, cette réforme intervient à un moment où le marché locatif est déjà en forte tension. Le marché de la location souffre déjà d’un manque d’offre, et toute aggravation de la pression fiscale sur les locations meublées serait un coup supplémentaire porté à ce secteur. La LMNP, bien que déjà fragilisée, reste l’un des derniers dispositifs attrayants pour les investisseurs dans l’immobilier locatif. En modifiant les règles fiscales qui s’y rapportent, la loi risquerait de faire fuir des investisseurs déjà démotivés par les récentes évolutions du marché.
Cette situation pourrait, à terme, peser sur les locataires, avec une augmentation des loyers due à la raréfaction des biens disponibles.
Une demande de statut pour les bailleurs privés
Pour relancer l’investissement locatif, l’UNPI ne se contente pas de dénoncer les mesures du projet de loi. Elle propose également des solutions, en appelant à la création d’un « statut du bailleur privé ». Ce statut, basé sur le mécanisme de l’amortissement, reconnaîtrait la qualité d’entrepreneur des propriétaires bailleurs et leur offrirait un cadre fiscal plus stable et attractif. L’objectif est de soutenir l’investissement dans le parc immobilier, qu’il s’agisse de logements neufs ou anciens, tout en garantissant des standards de décence et de performance énergétique.
L’UNPI, dans son rôle de défense des intérêts des propriétaires privés, appelle donc à la vigilance. Pour elle, il est essentiel de renforcer les dispositifs qui encouragent l’investissement et non de décourager les propriétaires, qui sont un rouage clé dans la mise à disposition de logements pour les locataires.