Que ce soit au niveau de l’offre comme de la demande, le secteur de l’immobilier locatif démarre l’année de façon assez morose. Les locataires restent de plus en plus chez eux, leur mobilité étant plombée par le chômage grandissant et le pouvoir d’achat en baisse, et ceux qui cherchent un logement trouvent avec de plus en plus de difficultés.
Depuis plusieurs années, la part annuelle des logements locatifs privés qui sont remis en location ne cesse de diminuer. En ce début 2014, elle est de 23,8 % contre 27,9 % il y a près de deux ans (source : Clameur). Il atteignait même 30 % en 2004, ce qui signifie une diminution de 20% de locations annuelles en 10 ans ! Le ménages sont donc moins mobiles qu’avant dans les zones tendues, c’est-à-dire qu’ils hésitent beaucoup plus avant d’entreprendre un déménagement coûteux face aux incertitudes quant à l’avenir de leur pouvoir d’achat. La majorité des locataires du parc privé sont coincés entre les logements sociaux trop peu nombreux et l’achat immobilier qui leur reste inaccessible financièrement.
Comme expliqué dans cette infographie parue sur locservice.pro, les locataires du parc social (HLM) ont un taux de mobilité de seulement 10%, ce qui se traduit par un accès encore plus difficile aux nouveaux candidats.
Michel Mouillart, professeur d’Économie à l’Université Paris Ouest, illustre cette immobilité des locataires en indiquant que « plus de 30% du parc locatif est occupé par des locataires depuis plus de 6 ans« . A Paris, un tiers des locataires restent 9 ans ou plus dans leur logement ! Plus le marché est tendu, moins les locataires déménagent, ce qui tend encore plus le marché.
Si les loyers augmentent encore de façon globale (+1,6 % en France en moyenne selon LocService), certaines régions « tendues » comme l’IDF, la région PACA ou le Nord voient leurs loyers augmenter moins fortement que la moyenne nationale, ce qui montre que l’on approche certainement de la limite financière des locataires.