Ca chauffe entre Cécile Duflot et le Premier Ministre Manuel Valls. Celui-ci, en évoquant vendredi dernier « un certain nombre de modifications » à apporter à la loi sur le logement, continue d’alimenter les rumeurs dans la presse sur un probable « détricotage » de la loi Alur votée récemment et portée par l’ex-ministre du logement Cécile Duflot. Cette dernière défend pourtant bec et ongles son projet.
« Il faut une loi sur le logement, elle existe, mais si nous avons une loi sur le logement qui ne permet pas le redémarrage du logement, cela veut dire qu’il faut apporter un certain nombre de modifications« . C’est ce qu’a déclaré Manuel Valls vendredi dernier lors de son déplacement à Annonay (Ardèche) pour les Assises des petits villes de France (APVF), sans pour autant citer nommément la loi Alur.
Plus tôt, mercredi 11 juin, la rumeur sur le rétropédalage du gouvernement quant à la loi Alur commençait déjà à enfler dans les médias, initiée par Europe 1. Les décrets tardent à voir le jour, la loi est complexe à mettre en place, les observatoires des loyers ne sont pas prêts, et les professionnels du secteur sont mitigés sur plusieurs points… Autant de signes qui pourraient présager un changement d’orientation du gouvernement. Duflot, dans un tweet accusateur, répondait quasi-immédiatement que « La nouvelle offensive contre l’encadrement des loyers a une légèreté de patapouf« . Le gouvernement s’est tout de même empressé le jour-même de rassurer l’opinion publique en démentant toute remise en cause de la loi Alur, ce qui n’a pas empêché Cécile Duflot d’accuser Valls un peu plus tard de « trahir des engagements de campagne » de François Hollande. Une annonce sera faite en Conseil des ministres le 25 juin afin de faire la lumière sur le mesures à venir.
Lors de son discours de vendredi cité plus haut, Manuel Valls a poursuivi en expliquant : « Il y a trop d’éléments qui entravent l’action. Nous avons besoin de libérer les énergies. Nous avons besoin de construire des logements partout. Nous avons besoin que nos entreprises puissent aussi investir. Mettre de l’efficacité, il faut être concret, pratique, il faut écouter les élus. Et le gouvernement sera attentif pour que vous puissiez agir plus vite ». Probablement dans une volonté de rassurer un secteur de l’immobilier morose et des investisseurs frileux, le gouvernement semble bel et bien prévoir des assouplissements dans l’application de la loi Alur, du moins en ce qui concerne l’encadrement des loyers et la GUL. Le flou laissé par la loi présente au moins l’avantage de permettre au gouvernement de faire marche arrière sans en avoir l’air…