A cause de la crise, de plus en plus de jeunes adultes restent au domicile parental au lieu de prendre leur indépendance, parfois longtemps après l’obtention de leurs diplômes. Décryptage de ce phénomène de « Tanguysation » qui se développe, qu’il soit voulu ou non.
En 2010, 46 % des jeunes n’avaient pas quitté le domicile parental trois ans après la fin de leurs études, selon une étude récente de la DREES (Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques). En 2007, un an avant le début de la crise économique, ils n’étaient que 42 %.
Même si cette cohabitation n’est pas toujours forcée, l’écart relativement important entre ces deux dates s’explique par des difficultés d’insertion professionnelle accrues pour les jeunes. Le taux de chômage des moins de 26 ans est passé de 14 % à 19 % entre 2007 et 2010 (et a continué de progresser ensuite), et les emplois sont souvent précaires, rappelle la DREES.
Si la crise a généré du chômage, elle a aussi aggravé l’écart entre les jeunes qui s’en sortent et les autres. En 2007, ceux qui étaient à la recherche d’un emploi avaient 54 % moins de chances de pouvoir quitter le domicile des parents que les autres. En 2010, ils avaient 67 % moins de chances. « La situation des jeunes qui ont un emploi, mais à durée déterminée, s’est également détériorée« , révèle l’étude.
Des disparités entre les catégories sociales
La DREES avance deux explications. D’abord, « du côté de l’offre de logements, les bailleurs ou vendeurs sont probablement plus exigeants en période de dégradation conjoncturelle« . Un statut de non-salarié ou un contrat de travail court « peuvent ne plus constituer des garanties suffisantes« . Ensuite, les jeunes peuvent aussi, compte tenu de la situation plus difficile qu’ils anticipent en période de crise, reporter leur départ du foyer familial, pour amasser quelques économies « ou parce que leurs ressources modestes les y contraignent« .
En période de crise comme en période de croissance, les disparités restent très importantes sur cette question. Entre les sexes d’abord : les hommes vivent plus longtemps chez leurs parents que les femmes, qui se mettent en couple et ont des enfants plus tôt que les hommes. Mais surtout entre les catégories sociales : plus un jeune est issu d’une famille favorisée, plus il part tôt. Trois ans après la fin de leurs études, 71 % des enfants de cadres ont quitté le domicile parental, contre 45 % pour les enfants d’ouvriers. Si cet écart s’explique en partie par le fait que les études des enfants de cadres sont en moyenne plus longues (donc ces derniers sont plus âgés au moment de l’enquête de la DREES), la raison principale est évidemment que les parents de milieux aisés ont plus de facilités à aider financièrement leur enfant.
Il est évident que le chômage et les longues études favorisent un départ tardif du « cocon » parental et il faut ajouter que chez un certain pourcentage de français d’origine étrangère ceci est une norme, dans certaines cultures, l’homme reste au foyer de ses parents pour la vie.
Absolument, pour prendre l’exemple de l’Amérique latine que je connais bien, être chez ses parents encore à 30 ans n’a absolument rien de bizarre ! Ça économise et les familles là bas sont bien plus soudées qu’ici, quelque part ça a du bon…
À part la crise économique, dans le monde de l’immobilier en France, les studios pour étudiant coûtent encore chers. Ce coût peut être un facteur qui pousse les jeunes à rester au domicile parental.
Une économie considérable même si la participation pour le bon déroulement de l’activité quotidienne de la maison est obligatoire.