Passoires thermiques : ces résultats inattendus qu’une étude vient de dévoiler

Dans un contexte politique visant à sortir du parc locatif les logements les plus énergivores, la société Effy vient de publier un rapport dressant un portrait robot des passoires énergétiques françaises. Et quelle surprise de découvrir que ces logements ne correspondent pas du tout à l’image que la plupart d’entre nous s’en font ! Souvent perçues comme de petits logements occupés par des locataires aux revenus modestes, les chiffres dressent le tableau d’une réalité bien différente. Décryptage.

Quels logements sont des « passoires thermiques » ?

Lorsque l’on parle de passoires thermiques, on parle des logements classés F et G sur le diagnostic de performance énergétique. C’est à dire les logements avec une consommation énergétique supérieure à 331 KWh/m² par an et ayant un niveau d’émissions de GES supérieur à 71 kg CO2/m² par an.

Et pour rappel, la mise en location de ces passoires énergétiques sera progressivement interdite à compter de 2025. Le calendrier gouvernemental prévoit en effet que plus aucun logement classé F ou G ne pourra être loué d’ici 2028.

Interdictions de louer pour les passoires thermiques : calendrier des échéances à venir.

Pour son étude, la société Effy s’est basée sur les données recueillies par l’Observatoire National de la Rénovation Énergétique (ONRE). Soit plus de 4,8 millions de logements étiquetés F et G. Ce qui correspond à pas moins de 17% des 29 millions de résidences principales françaises.

Des logements majoritairement occupés par des ménages aisés

Vous êtes persuadé que les logements étiquetés comme « passoires thermiques » sont principalement occupés par des ménages à faible revenu ? Vous serez surpris d’apprendre qu’il s’agit d’une véritable idée reçue !

En fait, 58% des passoires énergétiques sont occupées par des ménages aux revenus intermédiaires ou à hauts revenus.

Revenus des habitants des logements classés F et G – Source : Effy

58 % des occupants propriétaires de leur logement

Autre idée majoritairement répondue : les locataires seraient majoritaires dans les occupants des logements qualifiés de passoires thermiques. Or, lorsque l’on regarde les chiffres, il n’en est rien ! Les passoires thermiques sont en réalité majoritairement habitées par des propriétaires (58%).

Profil type des occupants de logements F et G – Source : Effy

Du côté des locataires, les locataires du parc privé sont les plus concernés. En effet, 7% seulement des logements énergivores sont occupés par des locataires du parc social. Contre 35% pour les locataires du parc privé.

Quelle est la surface moyenne des passoires thermiques ?

Par ailleurs, la surface moyenne des passoires thermiques en France se situe entre 60 et 100 m². Loin de l’idée des petits logements largement répandue. Et 60% des passoires thermiques sont des maisons contre 40% d’appartements.

Profil type des logements classés F et G – Source : Effy

La revente des passoires thermiques comme seule alternative ?

Face aux futures restrictions de mise en location pour les bailleurs, et à la hausse des coûts de l’énergie qui plombe le budget des occupants, les professionnels craignent que les propriétaires de passoires thermiques soient tentés de se débarrasser de leur logement.

En témoigne la récente accélération des mises en vente de ce type de biens. La part des annonces immobilières avec un DPE F ou G est en effet passée de 6,9 % à 10,5 % entre le premier et deuxième semestre 2021 (chiffres Fnaim 2021). Avec un réel risque à terme de créer une forte tension locative.

Mais la menace qui pèse sur les logements énergivores peut aussi être vue comme une véritable opportunité à saisir. Car les aides à la rénovation énergétiques n’ont jamais été aussi importantes et c’est donc le moment idéal pour réaliser des travaux !

Les aides à la rénovation énergétiques

En effet, plusieurs aides financières existent actuellement pour soutenir la rénovation énergétique, dont les 3 principales sont :

  • MaPrimeRenov’ : une aide financière accordée par l’Etat pour financer une partie des travaux d’isolation, de chauffage, de ventilation et d’audit énergétique (liste des travaux éligibles à retrouver ici : https://www.service-public.fr/particuliers/vosdroits/F35083) ;
  • L’éco-PTZ : un prêt compris entre 7 000 € et 50 000 € qui permet de financer la rénovation énergétique d’un logement sans faire d’avance de trésorerie et sans payer d’intérêts ;
  • Les Certificats d’économies d’énergie (CEE) : une aide versée directement par les fournisseurs d’énergie pour financer partiellement ou totalement les travaux d’économies d’énergie.

Mais d’après l’étude réalisée par Effy, seulement 28 % des propriétaires de passoires thermiques connaissent les aides existantes . Et 60 % d’entre eux n’auraient même aucune idée du coût des travaux pour rénover leur logement…

Face à ce manque d’informations, le gouvernement a récemment mis en place un site dédié. Le portail France Rénov’ permet ainsi de guider les ménages dans leur projet de rénovation énergétique de leur logement. Un service gratuit et personnalisé afin de garantir un accès égal à l’information. Et permettre la rénovation du parc immobilier français.

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1 réflexion sur “Passoires thermiques : ces résultats inattendus qu’une étude vient de dévoiler”

  1. intéressant !
    en effet en tant que propriétaire pas évident de rénover sans avance or pas de moyens, petite retraite et pas de chaudière polluante installée donc pas de prime conversion …

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