Initialement prévu pour durer jusqu’au 31 décembre 2016, le dispositif de défiscalisation Pinel devrait être reconduit pour une année supplémentaire d’après François Hollande. L’occasion de faire le point sur ce qu’a apporté cette mesure au secteur de la construction et aux investisseurs, mais aussi sur son coût.
Vendredi 8 avril, lors d’un déplacement à Romainville, le chef de l’Etat accompagné de la ministre du logement Emmanuelle Cosse a annoncé la prolongation du « Pinel » jusqu’au 31 décembre 2017. Les personnes souhaitant bénéficier d’une réduction d’impôts tout en investissant dans la pierre ont donc une année supplémentaire pour en profiter. Ce dispositif, lancé en septembre 2014 pour prendre la suite du Duflot, est comme son prédécesseur destiné à favoriser l’investissement locatif : en contrepartie d’un engagement de louer son logement neuf au minimum 6 ans, l’investisseur peut déduire de ses impôts entre 12 et 21 % du prix d’achat. En plus de cette déduction, il est possible de louer à ses parents ou à ses enfants voire ses petits-enfants.
Un coup de pouce qui coûte cher, mais qui rapporte gros
En ce début 2016, les chiffres montrent un rebond dans le secteur du logement neuf avec +5,5 % de mises en chantier fin février. En Ile-de-France, en 2015, 42 % des logements vendus au détail étaient achetés par des investisseurs contre 28 % en 2014. Le dispositif Pinel, aidé par le PTZ et évidemment par les taux très faibles, est clairement une des clés de cette relance. Et qui dit relance dit embauche : le bâtiment devrait représenter plus de 600.000 emplois en 2016 (existants ou à créer).
De l’autre côté, selon un article de Challenges, le Pinel aurait coûté 20 millions d’euros en 2014, 80 en 2015 puis plus de 240 millions en 2016. Mais c’est sans compter les crédits d’impôts qui continueront d’être accordés même après l’extinction du dispositif : compte tenu de sa durée maximale de 12ans et de sa prolongation, il durera jusqu’en… 2029 ! Les différents dispositifs encore actifs aujourd’hui finissent par peser lourd : plus de 1,7 milliard d’euros l’an dernier, 2 milliards estimés pour 2016.