L’association Qualitel vient de publier son baromètre 2019 sur la qualité perçue du logement chez les Français. Cette étude fait le point sur les critères de qualité perçue, et les contrastes qui existent entre les zones rurales, les villes, et la capitale. Les résultats sont sans appel : plus on habite dans une petite commune, plus on est satisfait de la qualité de son logement.
Les zones rurales détiennent les logements de meilleure qualité
Si les grandes métropoles conservent évidemment un avantage certain en termes d’infrastructures ou d’accès aux services (transports, loisirs, services publics, commerces…) par rapport aux territoires plus excentrés, en matière de qualité perçue du logement en lui-même les choses s’inversent. Dans la grande majorité des cas, les communes moyennes et rurales devancent les métropoles et la région parisienne sur l’ensemble des critères.
La moyenne nationale du Qualiscore, indice synthétique de 17 critères de satisfaction autour de la qualité du logement, se situe à 6,8 / 10. Cependant, on constate que ce niveau de qualité perçue décroît à mesure que la taille de la commune grandit : le Qualiscore s’élève ainsi à 7 dans les communes rurales, 6,9 dans les villes moyennes, 6,7 dans les métropoles de plus de 100.000 habitants et 6,4 dans l’agglomération parisienne.
D’après Qualitel, les 5 critères de qualité les plus importants pour les Français sont :
- Qualité des installations sanitaires
- Confort thermique
- Qualité des matériaux de construction
- Qualité de l’aération / de la ventilation
- Isolation acoustique
Pour chacun de ces critères, le résultat est globalement le même : la satisfaction diminue au fur et mesure que la taille de la ville augmente, Paris arrivant dernière (ou dernière ex-aequo) à chaque fois.
Comment expliquer les différences zones rurales / zones urbaines ?
Tout d’abord la différence de perception de la qualité concerne la surface du logement : comme l’explique le schéma ci-dessous, les habitants des zones rurales arrivent à vivre dans des logements dont la surface correspond à leurs attentes, ce qui n’est pas du tout le cas des habitants de grandes agglomérations. 1/3 des métropolitains et des franciliens se disent insatisfaits de la capacité de rangement de leur logement : pour eux, le critère « aménagement intérieur » enregistre d’ailleurs le plus fort taux d’insatisfaction.
Par ailleurs, la densité urbaine crée logiquement plus de nuisances sonores. Ainsi en Ile-de-France, 33 % des sondés se plaignent du bruit du voisinage contre 11 % en zone rurale. Il est intéressant de constater que c’est bien le bruit causé par les voisins qui cause le plus d’insatisfaction en ville, et non les bruit de la rue (voitures, passants, animaux) qui sont, eux, mieux acceptés.
Enfin, comme vu précédemment, la qualité intrinsèque des logements diminue dans les grandes villes ; la cause de cela est sans doute à chercher du côté du manque d’effort pour effectuer des travaux en zone tendue, les logements trouvant généralement preneur même si leur qualité est dégradée. D’ailleurs, il apparaît que les locataires, plus nombreux dans les grandes villes, sont moins satisfaits de leur logement que les propriétaires : ces derniers donnent un Qualiscore moyen de 7,2/10 à leur logement, contre 6,0/10 pour les locataires.
La qualité du logement a un impact sur la mobilité des Français
Le nombre de personnes déclarant « Je ne changerais de logement pour rien au monde » est le plus fort en zone rurale : 38 %, contre 22 % en région parisienne. Leur Qualiscore est également plus élevé que les personnes souhaitant déménager à court terme (7,7 contre 5,4). Partant de ces constats, les auteurs de l’étude font une corrélation entre qualité et mobilité des Français : plus la qualité perçue des logements est élevée, moins les habitants souhaitent partir. La qualité du logement apparait donc comme un « avantage compétitif » pour les territoires ruraux et les villes moyennes.
Il existe également un lien entre ancienneté de la ville et qualité des logements : les agglomérations « anciennes », c’est-à-dire ayant une majorité de logements construits avant 1980, ont un Qualiscore plus faible (sauf à Nice) que les agglomération « nouvelles ». L’association insiste donc sur les efforts à mener sur la rénovation des logements pour renforcer l’attractivité des métropoles concernées.
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