Vous vous souvenez sans doute du tollé qu’avait provoqué, en juillet 2017, l’annonce d’une réduction forfaitaire de 5 € sur le montant mensuel perçu au titre des APL. Les syndicats étudiants, en particulier, étaient montés au créneau pour manifester leur mécontentement. 5 euros, leur avait-on parfois rétorqué, ce n’est pas grand chose. Certes. Mais ces 5 euros en moins s’ajoutaient à l’augmentation du prix des loyers (en moyenne de 1.3 % annuel), ce qui représente donc une perte sèche de pouvoir d’achat plus substantielle. En 2019, les APL vont à nouveau subir un coup de rabot dû à un changement dans les méthodes de calcul permettant de définir le montant de votre allocation.
1. Les revenus pris en compte
Jusqu’à présent, les revenus retenus pour ce calcul étaient ceux perçus deux ans avant l’année en cours. A partir du printemps 2019, ce sont les revenus de l’année en cours qui compteront, ce qui permettra de mieux prendre en compte les besoins actuels des allocataires. Pariant sur l’augmentation des salaires au fur et à mesure des années, ce changement permettrait d’économiser plusieurs centaines de millions d’euros, qui ne seront donc pas perçus par les allocataires. Mais si, pour une raison ou une autre, vos revenus ont baissé, cela sera pris en compte aussi en temps réel (dans le trimestre qui suit votre changement de situation) pour l’étude des aides qui pourraient vous être attribuées. Il ne s’agit donc pas à proprement parler d’une perte pour les allocataires, mais d’un calcul plus juste : certains y perdront, d’autres y gagneront, mais cela sera légitime.
2. Une revalorisation à la baisse
Chaque année, en octobre, les APL sont revalorisées en fonction de l’inflation, afin de s’aligner, au moins proportionnellement, sur l’augmentation des loyers. Selon cette règle, en 2019, on pouvait prévoir une augmentation des APL d’environ 1,6 %. Cette augmentation sera finalement limitée à 0,3 %, ce qui représente une perte de quelques euros mensuels pour les allocataires. Ce changement s’inscrit dans une volonté politique d’aller vers une baisse des loyers, plutôt que de suivre leur hausse permanente.
Avec cette réforme du calcul des APL, qui prendra effet à partir de 2019, l’objectif du gouvernement est d’économiser environ 900 000 euros par an.
Alors, combien perdrez-vous en 2019 ?
Ce sera la surprise. Les modes de calculs étant dépendant de vos revenus, de la zone où vous habitez, de la composition de votre foyer et du montant de votre loyer, impossible de donner des généralités. Seule la CAF aura la réponse : RDV en 2019 pour le savoir.