Nouvelle polémique autour de l’encadrement des loyers à Paris suite à une étude

Une récente étude réalisée par l’association CLCV a jeté un pavé dans la mare : depuis la suspension de l’encadrement des loyers à Paris, les propriétaires en auraient profité pour augmenter leurs loyers. Cette conclusion vient alimenter le débat autour de cette mesure qui divise tant les autorités et les représentants de locataires ou de propriétaires…

Moins de la moitié des annonces seraient conformes à l’encadrement des loyers en 2018

Toits de Paris avec la Tour Eiffel au fond - Photo by paul wallez on UnsplashPour produire cette étude, l’association CLCV (Consommation Logement Cadre de vie) a retenu un échantillon de 1000 annonces extraites aléatoirement de plusieurs sites immobiliers (cliquer ici pour en voir la liste), avec une répartition équivalente entre meublés et vides, et entre locations par agence et locations de particuliers. Alors que le taux d’annonces conformes à l’encadrement des loyers (c’est-à-dire dans la fourchette de loyers autorisés) oscillait entre 58 et 62 % de 2015 à 2017, ce taux chute à 48 % en 2018.

Les auteurs en déduisent qu’après l’annulation de l’encadrement des loyers survenu en novembre 2017, « les bailleurs en ont profité pour revoir leurs pratiques et majorer leurs loyers dans des proportions supérieures à celles du marché« , en soulignant que cette hausse de loyers servira ensuite de référence lors des futures mises en location, provoquant ainsi un effet boule de neige.

Une étude réellement fiable ?

Bien qu’abondamment reprise par la presse, certaines questions peuvent subsister quant à ces résultats. Il faut d’abord prendre en compte que la CLCV n’est pas impartiale sur cette question et qu’elle revendique sa position pro-encadrement des loyers. Elle se montre d’ailleurs critique envers le projet de loi Elan qui cantonne cette mesure à, au mieux, un stade d’observation et d’expérimentation. Ce parti pris a été critiqué par Pierre Hautus, directeur de l’Union nationale des propriétaires immobiliers (UNPI), qui a dénoncé le 18 juillet dernier une étude « à charge » : « Ils peuvent orienter leur étude comme ils le souhaitent » a-t-il déclaré. Selon lui, l’échantillon de 1000 annonces est insuffisant pour tirer de telles conclusions. Par ailleurs, toujours d’après ses déclarations, il ne faut pas automatiquement en déduire que les prix ont flambé à Paris depuis l’année dernière, car il suffit que le loyer soit légèrement au-dessus du prix plafond pour qu’il soit considéré comme non conforme.

Rappelons au passage que c’est l’UNPI qui est à l’origine de la plainte ayant mené la justice à annuler le dispositif d’encadrement des loyers… D’où ce climat de règlement de comptes, qui semble nous éloigner de la rigueur scientifique nécessaire à une bonne analyse de statistiques.

La mairie de Paris n’a pas dit son dernier mot

A en croire Les Echos, la maire de paris Anne Hidalgo et son adjoint au logement Ian Brossat ont l’intention de profiter de la loi Elan, qui devrait être adoptée à la rentrée 2018, pour encadrer à nouveau les loyers pratiqués par les propriétaires. En effet la capitale possède déjà son propre observatoire des loyers, condition sine qua non pour pouvoir expérimenter de nouveau cette mesure…qui n’a visiblement pas fini de faire couler de l’encre.

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