Dans son étude sur la conjoncture du marché locatif publiée la semaine dernière, Clameur pointe la faible progression, voire la baisse des loyers en France. Une tendance qui, ajoutée à la baisse de la mobilité et la hausse de la vacance locative, traduit un marché locatif morose en 2014.
La flambée des loyers est terminée
Il y a longtemps que les loyers du parc privé ont cessé leur forte hausse, caractéristique du début des années 2000. Depuis 2006, ils n’ont progressé en moyenne que de 1,4% par an, soit un rythme légèrement inférieur à celui de l’inflation (+1,5%). Pour comparaison, entre 1998 et 2006 la hausse était de 4,0 % par an, pour une inflation moyenne à 1,8 % par an.
En 2013, leur augmentation était inférieure à l’inflation (0,6 % pour les loyers contre 0,9% pour l’inflation). Et pour 2014, la tendance n’est guère mieux, avec une progression des loyers calquée sur celle de l’inflation (0,7%).
Cette faible progression des loyers en 2014 est due, selon Clameur, au recul des loyers des plus petits logements (- 0,6 % pour les studios et 1 pièce) et à la faible augmentation des loyers des 2 pièces (+ 0,5 %). Au niveau régional, 7 régions seulement voient les loyers augmenter plus fortement que l’inflation (de + 1 à +2 % environ) : Auvergne, Franche-Comté, Ile de France (+0,9 %), Lorraine, PACA, Pays de la Loire et Rhône-Alpes. Pour les autres régions, ils s’agit de progressions plus faibles ou de baisses.
Les loyers baissent dans 37,5 % des villes de plus de 10 000 habitants. Il s’agit de la proportion la plus forte depuis 2009, année pendant laquelle l’indice des loyers avait stagné. Concernant les grandes villes de plus de 146 000 habitants, seulement 7 d’entre elles (35 %) voient leurs loyers augmenter au-delà de l’inflation. Les augmentations les plus fortes sont constatées à Angers (+3 %), Lille (+2,6 %), Le Havre (+1,9 %), alors que la palme de la baisse la plus forte revient à Saint-Etienne avec -4,7 % par rapport à l’année 2013.
La baisse des loyers : bonne ou mauvaise nouvelle ?
Etant donné le recul de la mobilité résidentielle des locataires que Clameur observe parallèlement en France, et donc une demande qui se réduit, il apparaît que la baisse ou la faible augmentation des prix ne suffit pas à elle seule à rééquilibrer les marchés.
Si les chiffres de loyers en baisse peuvent réjouir les locataires à court terme, il ne faut pas oublier qu’ils louent leur logement justement grâce aux bailleurs qui ont investi dans un logement en espérant y trouver un placement rentable. Si la rentabilité n’est plus au rendez-vous, les investisseurs fuiront, la qualité des logements se dégradera, le volume de logements continuera d’être insuffisant, et les prix resteront donc mécaniquement élevés. Par conséquent, l’encadrement des loyers est-il réellement la solution au problème ?
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